Comme annoncé là, nous nous sommes retrouvés une quinzaine de personnes à suivre la visite guidée par Véronique Legous sur son chantier de conservation-restauration de la Chapelle dite "Sainte-Anne" de l'église romane de Cossé-en-Champagne.
Céline Piron, de l'Association Patrimoine d'Asnières, nous accueille et présente Marie-Claude Morand, Maire de Cossé-en-Champagne, qui va brièvement retracer l'évolution du chantier de restauration des peintures murales de l'eglise. Gros chantier qui, malgré toutes les aides financières de l'Etat, de la Région, du Département, s'élève au niveau de 5% du coût total de l'opération. "5% de grosses sommes représentent un effort énorme pour une petite commune de comme Cossé". devait-elle déclarer. Malgré cela, c'est avec grande fierté que la commune exécute ces travaux.
Véronique Legous se présente et nous invite à entrer dans la chapelle...
- La chapelle Seignueriale, dite de Sainte-Anne :
Au début du XVème siècle une chapelle a été ajoutée sur le flanc sud de la travée du clocher. Le mur a été entièrement percé tandis que les parois orientale etoccidentale de la chapelle furent appuyées sur les contreforts romans. Une grande fenêtre ogivale fut ouverte à l'époque, elle éclaire aujourd'hui la chapelle et ses magnifiques peintures murales.
- Les peintures murales :
Cachées pendant des siècles, dégagées depuis 2004, les peintures murales de la chapelle sainte-Anne se révèlent au fur et à mesure des travaux de conservation et de restauration de ce décor réalisé au début du du XVème Siècle.
L'organisation structurelle des peintures est divisée en trois registres (niveaux) soulignés par des bandes décoratives ornées du rubans plissés :
1- Le registre supérieur correspond à la totalité de la voûte en berceau brisé. Quinze anges aux ailes déployées émergent aux trois-quarts de nuées, en grande partie disparues.
Les septs anges de la moitié orientale de la voûte jouent d'instruments à cordes les plus appréciés lors des offices religieux, rebec, luth et vielle roue, et semblent ainsi plus valorisés que les huit autres qui, eux, jouent d'instruments bruyants comme la flûte et le tambourin, l'orgue portatif, la cornemuse et la trompette. Il est aussi remarquable d'y voir aussi la Vierge qui présente le sein nourricier à son fils. Cette image est chargée de sens, elle concrétise l'idée d'intercession. Ce thème est souvent repris dans les peintures murales, dès le VIIIème Siècle.
2- Le registre médian présente à l'est l'Annonciation et le couronnement de la Vierge, au sud un Saint évèque, puis Saint Eutrope dans l'embrasure gauche de la fenêtre, en pendant se tiennent Saint Mamers et Saint Célerin (Saint-Cénéri); à l'ouest, la résurrection des morts, instant précédent le jugement dernier occupe la totalité du registre.
3- Le registre inférieur reste pour le moment le moins identifiable.
Véronique Legous nous donnera également, lors de cette visite, quelques détails sur le savoir faire des conservateurs - restaurateurs que nous voyons à l'oeuvre...
En fin de visite, Véronique Legous nous montre différents points de sondage faits dans le choeur et la nef qui semblent cacher d'autres trésors de peintures murales... Seront-ils dévoilés un jour ?...
Merci à Véronique de nous avoir fait montre de son savoir faire et de sa passion ! Très intéressante réunion !...
et bien que nous soyons en Mayenne, à Cossé-en-Champagne juste à coté de la Sarthe, je repense à cette "lettre à un ami" de Bernard Réquichot (1929-1961), peintre né à Asnières-sur-Vègre...
Lettre à un ami
Merci à Véronique de nous avoir fait montre de son savoir faire et de sa passion ! Très intéressante réunion !...
et bien que nous soyons en Mayenne, à Cossé-en-Champagne juste à coté de la Sarthe, je repense à cette "lettre à un ami" de Bernard Réquichot (1929-1961), peintre né à Asnières-sur-Vègre...
Lettre à un ami
"(...) Dans la Sarthe où je suis, les églises qui m'entourent se déshabillent de leur vêtement blanc intérieur pour nous montrer leurs fresques. Cette apparition m'a fait penser que les chefs-d'oeuvre sont peu de chose, que le monde a besoin d'un signe, d'un spectacle plus grand que le chef-d'oeuvre, un super chef-d'oeuvre à la fois astral et millénaire comme on en voit quelques fois un par civilisation, tels la grotte de Lascaux, la Pyramide et la voûte de la Sixtine. Mais autrefois les peuplades et des nations entières concentraient leurs efforts pour créer le super chef-d'oeuvre; aujourd'hui le microbe de l'original et du personnel fait ses ravages. Pour créer le super chef-d'oeuvre de demain, sera-ce un homme tout seul qui rivalisera avec les peuples de l'histoire ? (...) "
Bernard Réquichot
1951 Lettres à un ami. Dans "Les écrits de Bernard Réquichot"
Mots-clés : Véronique Legoux, Patrimoine, Véronique Legous, Bernard Réquichot