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 Salut et fraternité

de tout et de rien

 

"Salut et fraternité ! "

Ainsi se saluaient les républicains d'Asnières avant que les chouans ne les envoient rejoindre Robespierre un soir de janvier 1795.

De tout et de rien :

Tous les ans, avec une courtoisie qui ne se repent pas, la municipalité nous convie au repas des Anciens. Chaque année, nous déclinons l'invitation. Marie-Thérèse et moi aimons notre commune et ses habitants. Les fêtes aussi quand elles regroupent tout le monde sans distinction de sexe ni d'âge. Et puis, pour tout dire, les banquets qui durent, ce n'est plus notre truc. Qu'on nous pardonne !

Dans le dernier bulletin municipal, je m'en suis pris à l'invasion du bourg par les pigeons. J'admets volontiers qu'on ne partage pas mes opinions. Que la controverse au moins soit courtoise ! Quand, avec le regard d'un paon qui toise un cloporte, (aigrette en érection, bréchet avantageux) un quidam m'interdit sur la voie publique "d'écrire n'importe quoi sur les oiseaux ", je me cabre

J'ai consulté mon généraliste. Les pigeons sont bel et bien vecteurs potentiels de maladies. Qu'avais-je écrit d'autre dans le bulletin incriminé? Merci, docteur. Donc, je persiste et signe.

Le clavier de l'ordinateur est par excellence l'instrument de la contestation moderne. Impalpable, imparable, l'impertinent se coule partout. Internet passe : tyranneaux de tout poil descendez au cercueil ! Gavroche ne se ferait plus trouer la panse pour des clous. Rigolard, il se barricaderait derrière son ordi.

Dernièrement, profitant d'un beau temps clair, nous avons fait un tour dans notre campagne, de notre domicile, les Denisières, au hameau de Hierray. Les ingénieurs, aidés de géomètres, qui ont remodelé cette campagne lors du remembrement n'y sont pas allés de main morte. A perte de vue, aux quatre coins cardinaux, il ne reste aucune végétation. Z'auraient eu tort de se gêner, les ingénieurs : z'étaient payés au mètre linéaire de végétation arrachée. !! S'il y a une justice immanente , j'espère que ces démembreurs souffrent une nuit éternelle sur le Mont Chauve. Quant à nous, il reste nos yeux pour pleurer.

Bonnes gens du bourg qui jouissez du charme gracieux du plus beau village du Maine, nous vous invitons à venir contempler la merveilleuse biodiversité du plateau. Attention ! à éviter par grand vent, ça décoiffe !

En tout cas, pas besoin de GPS, vous aurez un repère : le frêne colossal des Denisières que l'on voit depuis Hierray, un des rares survivants du massacre.

Au fait, pourquoi est-il encore sur le plateau cet arbre ? Eh bien, parce que notre devancier, le père Louis qui aimait les arbres et plus particulièrement ce frêne pour avoir fait la sieste à son ombre pendant plus de trente étés, s'interposa entre le bouldozeur et le frêne : "Celui-ci vous n'y toucherez pas !! ", cria-t-il. Devant la farouche détermination du père Louis, le machiniste recula.

Grâce à cet acte que je n'hésite pas à qualifier d'écologiquement héroïque, à mon tour, je fais marienne sous la chère ramure, depuis quarante étés. Mieux que cela, l'arbre abrite quantité d'oiseaux. Chaque printemps un hibou moyen-duc y nourrit sa nichée. C'est beau début juin d'entendre au crépuscule l'appel chuintant des jeunes qui supplient la becquée, et de deviner en écarquillant les yeux le vol blanc de l'adulte qui glisse sur la nuit et se pose en silence. Vous l'aurez compris, nous aimons beaucoup les oiseaux.

C'est sur cette évocation que nous vous quittons. Bonne année ! Tchao.

De la même famille que le vieux mot français méridienne, le patois marienne est le repos au milieu du jour, comme son étymologie l'indique.

François Beaugey
 


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Commentaires

Salut et fraternité - de tout et de rien

Dans le Bulletin Municipal d'Asnières-sur-Vègre - N° 42 - Octobre 2007, François BEAUGEY écrivait dans le rubrique "PRENEZ LA PLUME" :

Pourquoi n'abat-on pas les nuées de pigeons qui souillent nos maisons et notre patrimoine ? Non seulement ils "emmerdent" (au sens littéral) notre cité mais encore, vecteurs potentiels des pires épidémies, ils menacent gravement nos santés ! Et dire qu'on rebat nos oreilles du trop fameux principe de précautions !   François Beaugey.

Et la rédaction du Bulletin d'écrire : 
NDLR : Hélas, c'est un problème que nous constatons également et nous "planchons" sur le sujet. Faudrait-il faire appel à un fauconnier ?


 

 

Bravo Monsieur Beaugey ! .....

Bonne Année 2008!
Marie-Rose

 

 

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