Depuis plusieurs semaines maintenant Le Maine Libre nous propose sa page quotidienne d'Histoires d'hier et d'aujourd'hui avec une série d'évènements tous plus intéressants les uns que les autres.
La page de l'édition du 26 septembre 2009 est consacrée à la catastrophe des 24 heures du Mans de 1955 et me rappelle cette tragédie qui restera à jamais gravée dans ma mémoire...
La page de l'édition du 26 septembre 2009 est consacrée à la catastrophe des 24 heures du Mans de 1955 et me rappelle cette tragédie qui restera à jamais gravée dans ma mémoire...
1955, j'ai onze ans, mon père et mon Oncle Paul ont décidé de m'emmener aux 24 heurs du Mans . Joie indicible pour moi. Ce n'est pas la première fois pour mon oncle, c'est la première fois pour mon père et moi. Nous partons donc ce samedi 11 juin aux aurores de Normandie, Seine Maritime où nous habitions, pour nous rendre au Mans. Toile de tente dans le coffre, parce que le soir venu, il faudra la monter pas trop loin du circuit pour que mon oncle, chrono en main, puisse suivre la course toute la nuit qui s'annonçait blanche pour lui. Avant d'en arriver là mon oncle décide d'abord, en fin connaisseur, de nous emmener "du coté des tribunes" pour voir le départ de la course. Moment spectaculaire, s'il en est, avec ce départ très spécial des pilotes qui courent vers leur voiture. Vrombissements de moteurs... Odeurs particulières d'huile... Enthousiasme général et très vite mon oncle nous parle des Mercedes qu'il faut absolument regarder parce qu'elles ont quelque chose de nouveau qui consiste en un volet qui s'ouvre juste derrière le pilote pour ralentir la voiture et lui donner un peu plus de stabilité dans l'opération de freinage. Je suis autant émmerveillé par ce détail de petit volet que par la connaissance en matière d'automobile de mon oncle.
Nous aurons le temps de voir les Mercédès, dont la numéro 20 de Pierre Levegh, tourner sur le circuit avec leur avance technologique impressionnante jusqu'au moment du drame... bousculade énorme, bruit infernal, des gens sont piétinés, nous nous retrouvons, mon père, mon oncle et moi, tous les trois par terre mais heureusement sains et saufs. Nous nous relevons très vite au milieu des cris, des hurlements mais ne voyons rien du fait de la panique générale de la foule. Mon père alors a cette idée de me hisser sur ses épaules pour que je puisse dire ce que je vois. C'est l'horreur indescriptible. Je me rappelle pleurer et ne rien pouvoir dire...
Je ne suis jamais retourné aux 24 Heures du Mans, il parait qu'il n'y a plus de danger pour le public.
Alors peut être un jour...
Je ne suis jamais retourné aux 24 Heures du Mans, il parait qu'il n'y a plus de danger pour le public.
Alors peut être un jour...
Mots-clés : Automobile, Auto Moto Velo et autres
Histoire tragique
Témoignage émouvant, car passionné de 24 Heures du Mans, je connais l'histoire, mais n'y étais pas, étant trop jeune. J'imagine que la situation devait être indescriptible. Cet accident terrible de Pierre Levegh aura eu le mérite de sécuriser tous les circuits du monde, qui depuis, doivent respecter des règles plus strictes.